il y avait sur ce front couvert de gouttes froides

hanches comme une couleuvre qui glisse. elle allait sur la [ 391 ] pointe de ses pieds nus regarder encore une fois si la porte etait fermee, puis elle faisait d’un seul geste tomber ensemble tous sweat ralph lauren ses vetements ; — et, pale, sans parler, serieuse, elle s’abattait contre sa poitrine, avec un long frisson.

cependant, il y avait sur ce front couvert de gouttes froides, sur ces levres balbutiantes, dans ces prunelles egarees, dans l’etreinte de ces bras, quelque chose d’extreme, de vague et de lugubre, qui semblait a leon se glisser entre eux, subtilement, comme pour les separer.

il n’osait lui faire des questions ; mais, la discernant si experimentee, elle avait du passer, se disait-il, par toutes les epreuves de la souffrance et du plaisir. ce qui le charmait autrefois l’effrayait un peu maintenant. d’ailleurs, il se revoltait contre l’absorption, chaque jour plus grande, de sa personnalite. il en voulait a emma de cette victoire permanente. il s’efforçait meme a ne pas la cherir ; puis, au craquement de ses bottines, il se sentait lache, comme les ivrognes a la vue des liqueurs fortes.

elle ne manquait point, il est vrai, de lui prodiguer toutes sortes d’attentions, depuis les recherches de table jusqu’aux coquetteries du costume et aux langueurs du regard. elle apportait d’yonville des roses sweat ralph lauren homme dans son sein, qu’elle lui jetait a la figure, montrait des inquietudes pour sa sante, lui donnait des conseils sur sa conduite, et, afin de le retenir davantage, esperant que le ciel peut-etre s’en melerait, elle lui passa autour du cou une medaille de la vierge. elle s’informait, comme une mere vertueuse, de ses camarades. elle lui disait :[ 392 ] — ne les vois pas, ne sors pas, ne pense qu’a nous ; aime-moi !

elle aurait voulu pouvoir surveiller sa vie, et l’idee lui vint de le faire suivre dans les rues. il y avait toujours, pres de l’hotel, une sorte de vagabond qui accostait les voyageurs et qui ne refuserait pas… mais sa fierte se revolta.

— eh ! tant pis ! qu’il me trompe, que m’importe ! est-ce que j’y tiens ?

un jour qu’ils s’etaient quittes de bonne heure, et qu’elle s’en revenait seule par le boulevard, elle aperçut les murs de son couvent ; alors elle s’assit sur un banc, a l’ombre des ormes. quel calme dans ce temps-la ! comme elle enviait les ineffables sentiments d’amour qu’elle tachait, d’apres des livres, de se figurer !

les premiers mois de son mariage, sweat ralph lauren femme ses promenades a cheval dans la foret, le vicomte qui valsait, et lagardy chantant, tout repassa devant ses yeux… et leon lui parut soudain dans le meme eloignement que les autres.

— je l’aime pourtant ! se disait-elle.

n’importe ! elle n’etait pas heureuse, ne l’avait jamais ete. d’ou venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanee des choses ou elle s’appuyait ?… mais, s’il y avait quelque part un etre fort et beau, une nature valeureuse, pleine a la fois d’exaltation et de raffinements, un cœur de poete sous une forme d’ange, lyre aux cordes d’airain, sonnant vers le ciel des epithalames elegiaques, pourquoi, par hasard, ne le trouverait-elle pas ? blouson ralph lauren oh ! quelle impossibilite ! rien, d’ailleurs, ne valait la peine d’une recherche ; tout mentait ! chaque sourire cachait un baillement d’ennui, [ 393 ] chaque joie une malediction, tout plaisir son degout, et les meilleurs baisers ne vous laissaient sur la levre qu’une irrealisable envie d’une volupte plus haute.

un rale metallique se traina dans les airs et, quatre coups se firent entendre a la cloche du couvent. quatre heures ! et il lui semblait qu’elle etait la, sur ce banc, depuis l’eternite.

leon jura qu’il lui fallait retourner a son etude

entoura la taille de ses deux bras, dans une pose langoureuse toute pleine de concupiscence et de supplication.

elle etait debout ; ses grands yeux chemise ralph lauren enflammes le regardaient serieusement et presque d’une façon terrible. puis des larmes les obscurcirent, ses paupieres roses s’abaisserent, elle abandonna ses [ 389 ] mains, et leon les portait a sa bouche lorsque parut un domestique, avertissant monsieur qu’on le demandait.

— tu vas revenir ? dit-elle.

— oui.

— mais quand ?

— tout a l’heure.

— c’est un truc, dit le pharmacien en apercevant leon. j’ai voulu interrompre cette visite qui me paraissait vous contrarier. allons chez bridoux prendre un verre de garus.

leon jura qu’il lui fallait retourner a son etude. alors chemise ralph lauren homme l’apothicaire fit des plaisanteries sur les paperasses, la procedure.

— laissez donc un peu cujas et bartole, que diable ! qui vous empeche ? soyez un brave ! allons chez bridoux ; vous verrez son chien. c’est tres curieux !

et comme le clerc s’obstinait toujours :

— j’y vais aussi. je lirai un journal en vous attendant, ou je feuilleterai un code.

leon, etourdi par la colere d’emma, le bavardage de m. homais et peut-etre les pesanteurs du dejeuner, restait indecis et comme sous la fascination du pharmacien qui repetait :

— allons chez bridoux ! c’est a deux pas, rue malpalu.

alors, par lachete, par betise, par cet inqualifiable sentiment qui nous entraine aux actions les plus antipathiques, il se laissa conduire chez bridoux ; et ils le trouverent dans sa petite cour, surveillant trois garçons qui haletaient a tourner la grande roue d’une machine pour faire de l’eau de seltz… homais leur donna des conseils ; il [ 390 ] emembrassa bridoux ; on prit le garus. vingt fois leon voulut s’en chemise ralph lauren Femme aller ; mais l’autre l’arretait par le bras en lui disant :

— tout a l’heure ! je sors. nous irons au fanal de rouen, voir ces messieurs. je vous presenterai a thomassin.

il s’en debarrassa pourtant et courut d’un bond jusqu’a l’hotel. emma n’y etait plus.

elle venait de partir, exasperee. elle le detestait maintenant. ce manque de parole au rendez-vous lui semblait un outrage, et elle cherchait encore d’autres raisons pour s’en detacher : il etait incapable d’heroïsme, faible, banal, plus mou qu’une femme, avare d’ailleurs et pusillanime.

puis, se calmant, elle finit par decouvrir qu’elle l’avait sans doute calomnie. mais le denigrement de ceux que nous aimons toujours nous en detache quelque peu. il ne faut pas toucher aux idoles : la dorure en reste aux mains.

ils en vinrent a parler plus souvent de choses indifferentes a leur amour ; et, dans les lettres qu’emma lui envoyait, soldes ralph lauren  il etait question de fleurs, de vers, de la lune et des etoiles, ressources naïves d’une passion affaiblie, qui essayait de s’aviver a tous les secours exterieurs. elle se promettait continuellement, pour son prochain voyage, une felicite profonde ; puis elle s’avouait ne rien sentir d’extraordinaire. cette deception s’effaçait vite sous un espoir nouveau, et emma revenait a lui plus enflammee, plus avide. elle se deshabillait brutalement, arrachant le lacet mince de son corset, qui sifflait autour de ses

bovary cherchait un patard au fond de sa bourse

fois il soupira :

— j’aurais voulu le revoir encore !

elle se taisait. enfin, comprenant qu’il fallait parler :

— quel age avait-il, ton pere ?

— cinquante-huit ans !

— ah ! boutique ralph lauren

et ce fut tout.

un quart d’heure apres, il ajouta :

— ma pauvre mere ?… que va-t-elle devenir, a present ?

elle fit un geste d’ignorance.

a la voir si taciturne, charles la supposait affligee et il se contraignait a ne rien dire, pour ne pas aviver cette douleur qui l’attendrissait. cependant, secouant la sienne :

— t’es-tu bien amusee hier ? demanda-t-il.

— oui.

quand la nappe fut otee, bovary ne se leva pas, emma non plus ; et, a mesure qu’elle l’envisageait, ralph lauren soldes la monotonie de ce spectacle bannissait [ 347 ] peu a peu tout apitoiement de son cœur. il lui semblait chetif, faible, nul, enfin etre un pauvre homme, de toutes les façons. comment se debarrasser de lui ? quelle interminable soiree ! quelque chose de stupefiant comme une vapeur d’opium l’engourdissait.

ils entendirent dans le vestibule le bruit sec d’un baton sur les planches. c’etait hippolyte qui apportait les bagages de madame. pour les deposer, il decrivit peniblement un quart de cercle avec son pilon.

— il n’y pense meme plus ! se disait-elle en regardant le pauvre diable, dont la grosse chevelure rouge degouttait de sueur.

bovary cherchait un patard au fond de sa bourse ; et, sans paraitre comprendre tout ce qu’il y avait pour lui d’humiliation dans la seule presence polo ralph lauren de cet homme qui se tenait la, comme le reproche personnifie de son incurable ineptie :

— tiens ! tu as un joli bouquet ! dit-il en remarquant sur la cheminee les violettes de leon.

— oui, fit-elle avec indifference ; c’est un bouquet que j’ai achete tantot… a une mendiante.

charles prit les violettes, et, rafraichissant dessus ses yeux tout rouges de larmes, il les humait delicatement. elle les retira vite de sa main, et alla les porter dans un verre d’eau.

le lendemain, mme bovary mere arriva. elle et son fils pleurerent beaucoup. emma, sous pretexte d’ordres a donner, disparut.

le jour d’apres, il fallut aviser ensemble aux affaires de deuil. on alla s’asseoir, avec les boites a ouvrage, maillot ralph lauren au bord de l’eau, sous la tonnelle.

charles pensait a son pere, et il s’etonnait de [ 348 ] sentir tant d’affection pour cet homme qu’il avait cru jusqu’alors n’aimer que tres mediocrement. mme bovary mere pensait a son mari. les pires jours d’autrefois lui reapparaissaient enviables. tout s’effaçait sous le regret instinctif d’une si longue habitude ; et, de temps a autre, tandis qu’elle poussait son aiguille, une grosse larme descendait le long de son nez et s’y tenait un moment suspendue. emma pensait qu’il y avait quarante-huit heures a peine, ils etaient ensemble, loin du monde, tout en ivresse, et n’ayant pas assez d’yeux pour se contempler. elle tachait de ressaisir les plus imperceptibles details de cette journee disparue.

bovary cherchait un patard au fond de sa bourse

fois il soupira :

— j’aurais voulu le revoir encore !

elle se taisait. enfin, comprenant qu’il fallait parler :

— quel age avait-il, ton pere ?

— cinquante-huit ans !

— ah ! boutique ralph lauren

et ce fut tout.

un quart d’heure apres, il ajouta :

— ma pauvre mere ?… que va-t-elle devenir, a present ?

elle fit un geste d’ignorance.

a la voir si taciturne, charles la supposait affligee et il se contraignait a ne rien dire, pour ne pas aviver cette douleur qui l’attendrissait. cependant, secouant la sienne :

— t’es-tu bien amusee hier ? demanda-t-il.

— oui.

quand la nappe fut otee, bovary ne se leva pas, emma non plus ; et, a mesure qu’elle l’envisageait, ralph lauren soldes la monotonie de ce spectacle bannissait [ 347 ] peu a peu tout apitoiement de son cœur. il lui semblait chetif, faible, nul, enfin etre un pauvre homme, de toutes les façons. comment se debarrasser de lui ? quelle interminable soiree ! quelque chose de stupefiant comme une vapeur d’opium l’engourdissait.

ils entendirent dans le vestibule le bruit sec d’un baton sur les planches. c’etait hippolyte qui apportait les bagages de madame. pour les deposer, il decrivit peniblement un quart de cercle avec son pilon.

— il n’y pense meme plus ! se disait-elle en regardant le pauvre diable, dont la grosse chevelure rouge degouttait de sueur.

bovary cherchait un patard au fond de sa bourse ; et, sans paraitre comprendre tout ce qu’il y avait pour lui d’humiliation dans la seule presence polo ralph lauren de cet homme qui se tenait la, comme le reproche personnifie de son incurable ineptie :

— tiens ! tu as un joli bouquet ! dit-il en remarquant sur la cheminee les violettes de leon.

— oui, fit-elle avec indifference ; c’est un bouquet que j’ai achete tantot… a une mendiante.

charles prit les violettes, et, rafraichissant dessus ses yeux tout rouges de larmes, il les humait delicatement. elle les retira vite de sa main, et alla les porter dans un verre d’eau.

le lendemain, mme bovary mere arriva. elle et son fils pleurerent beaucoup. emma, sous pretexte d’ordres a donner, disparut.

le jour d’apres, il fallut aviser ensemble aux affaires de deuil. on alla s’asseoir, avec les boites a ouvrage, maillot ralph lauren au bord de l’eau, sous la tonnelle.

charles pensait a son pere, et il s’etonnait de [ 348 ] sentir tant d’affection pour cet homme qu’il avait cru jusqu’alors n’aimer que tres mediocrement. mme bovary mere pensait a son mari. les pires jours d’autrefois lui reapparaissaient enviables. tout s’effaçait sous le regret instinctif d’une si longue habitude ; et, de temps a autre, tandis qu’elle poussait son aiguille, une grosse larme descendait le long de son nez et s’y tenait un moment suspendue. emma pensait qu’il y avait quarante-huit heures a peine, ils etaient ensemble, loin du monde, tout en ivresse, et n’ayant pas assez d’yeux pour se contempler. elle tachait de ressaisir les plus imperceptibles details de cette journee disparue.

elle ne prenait pas ordinairement le chemin le plus court

cœur s’en gonflait abondamment, comme si les cent vingt mille ames qui palpitaient la lui eussent envoye toutes a la fois la vapeur des passions qu’elle leur supposait. son amour s’agrandissait devant l’espace, et s’emplissait de tumulte aux bourdonnements vagues qui montaient. elle le reversait au dehors, sur les places, sur les promenades, sur les rues, et la vieille cite normande ralph lauren polo pas cher s’etalait a ses yeux comme une capitale demesuree, comme une babylone ou elle entrait. elle se penchait des deux mains par le vasistas, en humant la brise ; les trois chevaux galopaient, les pierres grinçaient dans la boue, la diligence se balançait, et hivert, de loin, [ 365 ] helait les carrioles sur la route, tandis que les bourgeois qui avaient passe la nuit au bois guillaume descendaient la cote tranquillement, dans leur petite voiture de famille.

on s’arretait a la barriere ; emma debouclait ses socques, mettait d’autres gants, rajustait son chale, et, vingt pas plus loin, elle sortait de l’hirondelle.

la ville alors s’eveillait. des commis, en bonnet grec, frottaient la devanture des boutiques, et des femmes qui tenaient des paniers ralph lauren sur la hanche poussaient par intervalles un cri sonore, au coin des rues. elle marchait les yeux a terre, frolant les murs, et souriant de plaisir sous son voile noir baisse.

par peur d’etre vue, elle ne prenait pas ordinairement le chemin le plus court. elle s’engouffrait dans les ruelles sombres, et elle arrivait tout en sueur vers le bas de la rue nationale, pres de la fontaine qui est la. c’est le quartier du theatre, des estaminets et des filles. souvent une charrette passait pres d’elle, portant quelque decor qui tremblait. des garçons en tablier versaient du sable sur les dalles, entre des arbustes verts. on sentait l’absinthe, le cigare et les huitres.

elle tournait une rue ; elle ralph lauren pas cher le reconnaissait a sa chevelure frisee qui s’echappait de son chapeau.

leon, sur le trottoir, continuait a marcher. elle le suivait jusqu’a l’hotel ; il montait, il ouvrait la porte, il entrait… quelle etreinte ! puis les paroles, apres les baisers, se precipitaient. on se racontait les chagrins de la semaine, les pressentiments, les inquietudes pour les lettres ; [ 366 ] mais a present tout s’oubliait, et ils se regardaient face a face, avec des rires de volupte et des appellations de tendresse.

le lit etait un grand lit d’acajou en forme de nacelle. les rideaux de levantine rouge, qui descendaient du plafond, se cintraient trop bas vers le chevet evase ; — et rien au monde n’etait beau comme sa tete brune et sa peau blanche se detachant sur cette couleur pourpre, quand, par un geste de pudeur, elle fermait ses deux bras nus, en se cachant la figure dans les mains.

le tiede appartement, avec son tapis discret, ses ornements folatres et sa lumiere tranquille, semblait tout commode pour les intimites de la passion. les batons se terminant en fleche, les pateres de cuivre et les grosses boules de chenets reluisaient tout a coup, si le soleil entrait. il y avait sur la cheminee, entre les candelabres, deux de ces grandes coquilles roses ou l’on entend le bruit de la mer quand on les applique a son oreille.

comme ils aimaient cette bonne chambre pleine de gaiete, malgre sa splendeur un peu fanee ! ils retrouvaient polo ralph lauren pas cher toujours les meubles a leur place, et parfois des epingles a cheveux qu’elle avait oubliees, l’autre jeudi, sous le socle de la pendule. ils dejeunaient au coin du feu, sur un petit gueridon incruste de palissandre. emma decoupait, lui mettait les morceaux dans son assiette en debitant toutes sortes de chatteries ; et elle riait d’un rire

le petit jour circulait entre les piliers des halles

elle marchait de long en large ; elle se mettait devant les fenetres, elle regardait la place. le petit jour circulait entre les piliers des halles, et la maison du pharmacien, dont les volets etaient fermes, laissait apercevoir dans la couleur pale de l’aurore les majuscules de son enseigne.

quand la pendule short de bain ralph lauren marquait sept heures et un quart, elle s’en allait au lion d’or, dont artemise, en baillant, venait lui ouvrir la porte. celle-ci deterrait pour madame les charbons enfouis sous les cendres. emma restait seule dans la cuisine. de temps a autre, elle sortait. hivert attelait sans se depecher, et en ecoutant d’ailleurs la mere lefrançois, qui, passant par un guichet sa tete en bonnet de coton, le chargeait de commissions et lui donnait des explications a troubler un tout autre homme. emma battait la semelle de ses bottines contre les paves de la cour.[ 363 ] enfin, lorsqu’il avait mange sa soupe, endosse sa limousine, allume sa pipe et empoigne son fouet, il s’installait tranquillement sur le siege.

l’hirondelle partait au petit trot, et, durant trois quarts de lieue, s’arretait de place en place pour prendre des voyageurs, qui la guettaient debout, au bord du chemin, devant la barriere des cours. ceux qui avaient prevenu la veille se faisaient attendre ; quelques-uns meme etaient encore au lit dans leur maison ; maillot de bain ralph lauren hivert appelait, – criait, sacrait, puis il descendait de son siege et allait frapper de grands coups contre les portes. le vent soufflait par les vasistas feles.

cependant les quatre banquettes se garnissaient, la voiture roulait, les pommiers a la file se succedaient ; et la route, entre ses deux longs fosses pleins d’eau jaune, allait continuellement se retrecissant vers l’horizon.

emma la connaissait d’un bout a l’autre ; elle savait qu’apres un herbage il y avait un poteau, ensuite un orme, une grange ou une cahute de cantonnier ; quelquefois meme, afin de se faire des surprises, elle fermait les yeux. mais elle ne perdait jamais le sentiment net de la distance a parcourir.

enfin, les maisons de briques se short ralph lauren rapprochaient, la terre resonnait sous les roues, l’hirondelle glissait entre des jardins ou l’on apercevait, par une claire-voie, des statues, un vignot, des ifs tailles et une escarpolette. puis, d’un seul coup d’œil, la ville apparaissait.

descendant tout en amphitheatre et noyee dans le brouillard, elle s’elargissait au dela des ponts, confusement. la pleine campagne remontait [ 364 ] ensuite d’un mouvement monotone, jusqu’a toucher au loin la base indecise du ciel pale. ainsi vu d’en haut, le paysage tout entier avait l’air immobile comme une peinture ; les navires a l’ancre se tassaient dans un coin ; le fleuve arrondissait sa courbe au pied des collines vertes, et les iles, de forme oblongue, semblaient sur l’eau de grands poissons noirs arretes. les cheminees des usines poussaient d’immenses panaches bruns qui s’envolaient par le bout. on entendait le ronflement des fonderies avec le carillon clair des eglises qui se dressaient dans la brume. short ralph lauren homme les arbres des boulevards, sans feuilles, faisaient des broussailles violettes au milieu des maisons, et les toits, tout reluisants de pluie, miroitaient inegalement, selon la hauteur des quartiers. parfois un coup de vent emportait les nuages vers la cote sainte-catherine, comme des flots aeriens qui se brisaient en silence contre une falaise.

quelque chose de vertigineux se degageait pour elle de ces existences amassees, et son

le petit jour circulait entre les piliers des halles

elle marchait de long en large ; elle se mettait devant les fenetres, elle regardait la place. le petit jour circulait entre les piliers des halles, et la maison du pharmacien, dont les volets etaient fermes, laissait apercevoir dans la couleur pale de l’aurore les majuscules de son enseigne.

 

quand la pendule short de bain ralph lauren marquait sept heures et un quart, elle s’en allait au lion d’or, dont artemise, en baillant, venait lui ouvrir la porte. celle-ci deterrait pour madame les charbons enfouis sous les cendres. emma restait seule dans la cuisine. de temps a autre, elle sortait. hivert attelait sans se depecher, et en ecoutant d’ailleurs la mere lefrançois, qui, passant par un guichet sa tete en bonnet de coton, le chargeait de commissions et lui donnait des explications a troubler un tout autre homme. emma battait la semelle de ses bottines contre les paves de la cour.[ 363 ] enfin, lorsqu’il avait mange sa soupe, endosse sa limousine, allume sa pipe et empoigne son fouet, il s’installait tranquillement sur le siege.

 

l’hirondelle partait au petit trot, et, durant trois quarts de lieue, s’arretait de place en place pour prendre des voyageurs, qui la guettaient debout, au bord du chemin, devant la barriere des cours. ceux qui avaient prevenu la veille se faisaient attendre ; quelques-uns meme etaient encore au lit dans leur maison ; maillot de bain ralph lauren hivert appelait, – criait, sacrait, puis il descendait de son siege et allait frapper de grands coups contre les portes. le vent soufflait par les vasistas feles.

 

cependant les quatre banquettes se garnissaient, la voiture roulait, les pommiers a la file se succedaient ; et la route, entre ses deux longs fosses pleins d’eau jaune, allait continuellement se retrecissant vers l’horizon.

 

emma la connaissait d’un bout a l’autre ; elle savait qu’apres un herbage il y avait un poteau, ensuite un orme, une grange ou une cahute de cantonnier ; quelquefois meme, afin de se faire des surprises, elle fermait les yeux. mais elle ne perdait jamais le sentiment net de la distance a parcourir.

 

enfin, les maisons de briques se short ralph lauren rapprochaient, la terre resonnait sous les roues, l’hirondelle glissait entre des jardins ou l’on apercevait, par une claire-voie, des statues, un vignot, des ifs tailles et une escarpolette. puis, d’un seul coup d’œil, la ville apparaissait.

 

descendant tout en amphitheatre et noyee dans le brouillard, elle s’elargissait au dela des ponts, confusement. la pleine campagne remontait [ 364 ] ensuite d’un mouvement monotone, jusqu’a toucher au loin la base indecise du ciel pale. ainsi vu d’en haut, le paysage tout entier avait l’air immobile comme une peinture ; les navires a l’ancre se tassaient dans un coin ; le fleuve arrondissait sa courbe au pied des collines vertes, et les iles, de forme oblongue, semblaient sur l’eau de grands poissons noirs arretes. les cheminees des usines poussaient d’immenses panaches bruns qui s’envolaient par le bout. on entendait le ronflement des fonderies avec le carillon clair des eglises qui se dressaient dans la brume. short ralph lauren homme les arbres des boulevards, sans feuilles, faisaient des broussailles violettes au milieu des maisons, et les toits, tout reluisants de pluie, miroitaient inegalement, selon la hauteur des quartiers. parfois un coup de vent emportait les nuages vers la cote sainte-catherine, comme des flots aeriens qui se brisaient en silence contre une falaise.

 

quelque chose de vertigineux se degageait pour elle de ces existences amassees, et son

 

prenaient des leçons moyennant cinquante sous la seance

— soit, pour te faire plaisir !

et charles avoua qu’elle avait un peu perdu. elle se trompait de portee, barbouillait ; puis, s’arretant court :

— ah ! c’est fini ! il faudrait que je prisse des leçons ; mais…

elle se mordit les levres et ajouta :

— vingt francs par cachet, c’est trop cher !

— oui, en effet…, un peu…, dit charles tout en ricanant niaisement. pourtant, il me semble que l’on pourrait peut-etre a moins ; car il y a des artistes sans reputation qui souvent valent mieux que les celebrites.

— cherche-les, dit emma.

le lendemain, ralph lauren enfant en rentrant, il la contempla d’un œil finaud, et ne put a la fin retenir cette phrase :

— quel entetement tu as quelquefois ! j’ai ete a barfeucheres aujourd’hui. eh bien, mme liegeard m’a certifie que ses trois demoiselles, qui sont a la [ 360 ] misericorde, prenaient des leçons moyennant cinquante sous la seance, et d’une fameuse maitresse encore !

elle haussa les epaules, et ne rouvrit plus son instrument.

mais, lorsqu’elle passait aupres (si bovary se trouvait la), elle soupirait :

— ah ! mon pauvre piano !

et quand on venait la voir, elle ne manquait pas de vous apprendre qu’elle avait abandonne la musique et ne pouvait maintenant s’y remettre, pour des raisons majeures. alors on la plaignait. c’etait dommage ! elle qui avait un ralph lauren polo si beau talent ! on en parla meme a bovary. on lui faisait honte, et surtout le pharmacien :

— vous avez tort ! il ne faut jamais laisser en friche les facultes de la nature. d’ailleurs, songez, mon bon ami, qu’en engageant madame a etudier, vous economisez pour plus tard sur l’education musicale de votre enfant ! moi, le trouve que les meres doivent instruire elles-memes leurs enfants. c’est une idee de rousseau, peut-etre un peu neuve encore, mais qui finira Ralph Lauren Femme par triompher, j’en suis sur, comme l’allaitement maternel et la vaccination.

charles revint donc encore une fois sur cette question du piano. emma repondit, avec aigreur qu’il valait mieux le vendre. ce pauvre piano, qui lui avait cause tant de vaniteuses satisfactions, le voir s’en aller, c’etait pour mme bovary comme l’indefinissable suicide d’une partie d’elle-meme !

— si tu voulais…, disait-il, de temps a autre, une leçon, cela ne serait pas, apres tout, extremement ruineux.[ 361 ] — mais les leçons, repliquait-elle, ne sont profitables que suivies.

et voila comme elle s’y prit pour obtenir de son epoux la permission d’aller a la ville, une fois la semaine, voir son amant. on trouva meme, Ralph Lauren Homme au bout d’un mois, qu’elle avait fait des progres considerables.

[ 362 ]

v

c

'etait le jeudi. elle se levait, et elle s’habillait silencieusement pour ne point eveiller charles qui lui aurait fait des observations sur ce qu’elle s’appretait de trop bonne heure. ensuite

ils revinrent sur leurs pas pour s’embrasser encore

leon, bientot, prit devant ses camarades un air de superiorite ; s’abstint de leur compagnie, et negligea completement les dossiers. il attendait ses lettres ; il les relisait. il lui ecrivait. il l’evoquait de toute la force de son desir et de ses souvenirs. au lieu de diminuer par l’absence, cette envie de la revoir s’accrut, veste ralph lauren si bien qu’un samedi matin il s’echappa de son etude.

lorsque, du haut de la cote, il aperçut dans la vallee le clocher de l’eglise avec son drapeau de fer-blanc qui tournait au vent, il sentit cette delectation melee de vanite triomphante et d’attendrissement egoïste que doivent avoir les millionnaires, quand ils reviennent visiter leur veste ralph lauren homme village.

il alla roder autour de sa maison. une lumiere brillait dans la cuisine. il guetta son ombre derriere les rideaux. rien ne parut.

la mere lefrançois, en le voyant, fit de grandes exclamations, et elle le trouva « grandi et minci », tandis qu’artemise, au contraire, le trouva « forci et bruni ».

il dina dans la petite salle, comme autrefois, [ 358 ] mais seul, sans le percepteur ; car binet, fatigue d’attendre l’hirondelle, avait definitivement avance son repas d’une heure, et, maintenant, il dinait a cinq heures juste, encore pretendait-il le plus souvent que la vieille patraque retardait.

leon pourtant se decida ; il alla frapper a la porte du medecin : madame etait dans sa chambre, d’ou elle ne descendit qu’un quart d’heure apres. monsieur parut enchante de le revoir ; mais il ne bougea de la soiree, ni de tout le jour suivant.

il la vit seule, le soir, tres tard, t shirt ralph lauren derriere le jardin, dans la ruelle ; — dans la ruelle, comme avec l’autre ! il faisait de l’orage, et ils causaient sous un parapluie a la lueur des eclairs.

leur separation devenait intolerable.

— plutot mourir ! disait emma.

elle se tordait sur son bras, tout en pleurant.

— adieu !… adieu !… quand te reverrai-je ?

ils revinrent sur leurs pas pour s’embrasser encore ; et ce fut la qu’elle lui fit la promesse de trouver bientot, par n’importe quel moyen, l’occasion permanente de se voir en liberte, au moins une fois la semaine. emma n’en doutait pas. elle etait, d’ailleurs, pleine d’espoir. il allait lui venir de l’argent.

aussi, elle acheta pour sa chambre une paire de rideaux jaunes a larges raies, dont m. lheureux lui avait vante le bon marche ; elle reva un tapis, et lheureux, affirmant « que ce n’etait pas la mer a boire », s’engagea poliment a lui en fournir un. elle ne pouvait plus se passer de ses services. vingt fois dans la journee elle l’envoyait chercher, et aussitot il plantait la ses affaires, tee shirt ralph lauren sans se permettre un murmure. on ne comprenait [ 359 ] point davantage pourquoi la mere rolet dejeunait chez elle tous les jours, et meme lui faisait des visites en particulier.

ce fut vers cette epoque, c’est-a-dire vers le commencement de l’hiver, qu’elle parut prise d’une grande ardeur musicale.

un soir que charles l’ecoutait, elle recommença quatre fois de suite le meme morceau, et toujours en se depitant, tandis que, sans y remarquer de difference, il s’ecriait :

— bravo !…, tres bien !… tu as tort ! va donc !

— eh non ! c’est execrable ! j’ai les doigts rouilles.

le lendemain, il la pria de lui jouer encore quelque chose.

 

il l’evoquait de toute la force de son desir et de ses souvenirs

leon, bientot, prit devant ses camarades un air de superiorite ; s’abstint de leur compagnie, et negligea completement les dossiers. il attendait ses lettres ; il les relisait. il lui ecrivait. il l’evoquait de toute la force de son desir et de ses souvenirs. au lieu de diminuer par l’absence, cette envie de la revoir s’accrut, veste ralph lauren si bien qu’un samedi matin il s’echappa de son etude.

lorsque, du haut de la cote, il aperçut dans la vallee le clocher de l’eglise avec son drapeau de fer-blanc qui tournait au vent, il sentit cette delectation melee de vanite triomphante et d’attendrissement egoïste que doivent avoir les millionnaires, quand ils reviennent visiter leur veste ralph lauren homme village.

il alla roder autour de sa maison. une lumiere brillait dans la cuisine. il guetta son ombre derriere les rideaux. rien ne parut.

la mere lefrançois, en le voyant, fit de grandes exclamations, et elle le trouva « grandi et minci », tandis qu’artemise, au contraire, le trouva « forci et bruni ».

il dina dans la petite salle, comme autrefois, [ 358 ] mais seul, sans le percepteur ; car binet, fatigue d’attendre l’hirondelle, avait definitivement avance son repas d’une heure, et, maintenant, il dinait a cinq heures juste, encore pretendait-il le plus souvent que la vieille patraque retardait.

leon pourtant se decida ; il alla frapper a la porte du medecin : madame etait dans sa chambre, d’ou elle ne descendit qu’un quart d’heure apres. monsieur parut enchante de le revoir ; mais il ne bougea de la soiree, ni de tout le jour suivant.

il la vit seule, le soir, tres tard, t shirt ralph lauren derriere le jardin, dans la ruelle ; — dans la ruelle, comme avec l’autre ! il faisait de l’orage, et ils causaient sous un parapluie a la lueur des eclairs.

leur separation devenait intolerable.

— plutot mourir ! disait emma.

elle se tordait sur son bras, tout en pleurant.

— adieu !… adieu !… quand te reverrai-je ?

ils revinrent sur leurs pas pour s’embrasser encore ; et ce fut la qu’elle lui fit la promesse de trouver bientot, par n’importe quel moyen, l’occasion permanente de se voir en liberte, au moins une fois la semaine. emma n’en doutait pas. elle etait, d’ailleurs, pleine d’espoir. il allait lui venir de l’argent.

aussi, elle acheta pour sa chambre une paire de rideaux jaunes a larges raies, dont m. lheureux lui avait vante le bon marche ; elle reva un tapis, et lheureux, affirmant « que ce n’etait pas la mer a boire », s’engagea poliment a lui en fournir un. elle ne pouvait plus se passer de ses services. vingt fois dans la journee elle l’envoyait chercher, et aussitot il plantait la ses affaires, tee shirt ralph lauren sans se permettre un murmure. on ne comprenait [ 359 ] point davantage pourquoi la mere rolet dejeunait chez elle tous les jours, et meme lui faisait des visites en particulier.

ce fut vers cette epoque, c’est-a-dire vers le commencement de l’hiver, qu’elle parut prise d’une grande ardeur musicale.

un soir que charles l’ecoutait, elle recommença quatre fois de suite le meme morceau, et toujours en se depitant, tandis que, sans y remarquer de difference, il s’ecriait :

— bravo !…, tres bien !… tu as tort ! va donc !

— eh non ! c’est execrable ! j’ai les doigts rouilles.

le lendemain, il la pria de lui jouer encore quelque chose.